Se préparer à la reprise : Financement et apport personnel

Publié le 20 mars 2018Thème : Commercial, Reprise d'entrepriseType: questions réponses

Financement et apport personnel

Une autre barrière à l’entrée pour reprendre une entreprise est financière.

Il est illusoire de penser qu’acquérir une société, un potentiel de développement et une capacité à créer de la valeur puisse se faire sans un minimum d’apport personnel.

L’apport personnel est nécessaire pour le banquier !

Demander à un financeur d’avancer 100 % des sommes nécessaires pour l’acquisition d’un élément du patrimoine du repreneur est mal accueilli et il est très rare qu’une banque accepte un tel montage pour une première acquisition.

Même en cherchant une organisation financière dont l’investissement de l’acquéreur soit porté majoritairement sur les garanties, il est peu probable de trouver un financeur qui prenne à sa charge 100 % du prix d’achat, frais compris.

Le banquier veut s’assurer que le repreneur s’investit également dans le projet, en considérant que s’il a mis en jeu une partie de son épargne, il serait d’autant plus enclin à tout faire pour que le projet soit couronné de succès et donc que la trésorerie dégagée permette sereinement de rembourser l’emprunt.

Pour le banquier également…

Le financeur ne peut pas croire en l’avenir d’une entreprise, intervenant sur un marché porteur et générant des marges confortables, s’il ne croit pas en la capacité de son dirigeant (et nouveau propriétaire) à gérer la reprise et la gestion quotidienne.

Or, investir financièrement dans son projet, c’est d’une part montrer sa connaissance du monde financier et, d’autre part, considérer que les relations avec le banquier sont celles d’un partenariat, et non uniquement le fruit d’une répartition des rôles où l’un des intervenants prend 100 % de risques et pas l’autre.

La posture de repreneur et de dirigeant passe également par un investissement financier.

L’apport personnel est nécessaire pour le repreneur

Le sentiment d’appartenance à une société, quand on la dirige et qu’on la détient, est aussi donné pour une part par l’investissement financier réalisé et mis en jeu par l’entrepreneur.

C’est de l’ordre de la responsabilité du dirigeant qui devient donc investisseur dans son entreprise.

Il sera sûrement plus investi et enclin à dynamiser, trouver des solutions face aux difficultés, en ayant investi financièrement dans sa structure.

Par ailleurs, la question de l’apport personnel est double :

  1. Il s’agit, tout d’abord, de disposer d’une somme d’argent pour compléter le financement bancaire : cet investissement est donc immédiat et débloqué au moment de l’acquisition des actions.
  2. Le repreneur doit aussi conserver de l’épargne personnelle disponible et ne pas tout investir dans l’entreprise qu’il acquiert, pour deux raisons principales :
    • Si le projet périclite et que la société acquise est placée en liquidation judiciaire, il est important pour la famille, de conserver de la trésorerie pour assurer la période de transition entre cet épisode douloureux et un nouveau projet entrepreneurial ou la conclusion d’un contrat de travail.
    • Le banquier ne joue jamais le rôle du « pompier de service ».
      Ainsi, en cours de vie de l’entreprise, pour une raison exceptionnelle, le niveau de trésorerie est tel que pour assurer les charges courantes, il est nécessaire, pendant un temps donné, d’apporter de l’argent en complément de ses ressources propres.
      Il est rare que le banquier intervienne quand il faut payer les charges sociales d’Urssaf et de retraite, alors que deux clients importants ont décalé leur virement pour une raison indépendante de l’organisation de la société.

À cette occasion, et de manière temporaire, le dirigeant pourrait investir (en compte courant d’associé) et se rembourser une fois le moment délicat passé.

Seuls l’associé et/ou le propriétaire peuvent intervenir dans de telles situations… s’ils ont encore de la trésorerie personnelle disponible.

Se préparer à la reprise : Dimension personnelle

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