Se préparer à la reprise : Dimension personnelle

Publié le 28 mars 2018Thème : Reprise d'entreprise, JuridiqueType: questions réponses

Dimension personnelle

Capacité à prendre des risques

Le repreneur d’entreprise n’est pas responsable d’un service, aussi étoffé soit-il. Il est responsable de l’entreprise qui lui appartient.

À de nombreuses reprises, il fait face à des situations où il est le seul à décider in fine.

Malgré tous les conseils qu’il peut solliciter, il lui revient la décision finale, aussi délicate ou difficile soit-elle.

Il est important que le repreneur puisse tester sa capacité à prendre des décisions complexes et qui vont faire réagir en face, peut-être mécontenter un partenaire, un client ou un salarié.

Pendant le processus de reprise, de négociation, ce point peut être travaillé, voire simulé, de manière à comprendre comment réagit l’entrepreneur dans des situations de crise où les décisions lui reviennent.

Il découvre comment il se sent en situation de risques et ce qu’il doit travailler pour parvenir à être à la fois serein et déterminé.

Par ailleurs, un entrepreneur (et plus encore un repreneur d’entreprise qui investit dans sa propre structure) doit

  • être en mesure de vivre dans une zone de non-confort relatif : l’absence de Pôle emploi en cas d’arrêt de l’activité par exemple.
  • pouvoir organiser sa vie financière, ainsi que l’aspect psychologique induit, s’il ne peut pas se payer certains mois parce que la trésorerie est insuffisante. Dans ces situations-là, il compensera plus tard.

Mais il n’est pas toujours aisé de pouvoir organiser ses flux financiers personnels avec une petite zone de risque de cette nature.

À notre avis, ces sujets peuvent ne pas constituer une barrière à l’entrée, dès l’instant où le dirigeant y est sensibilisé et où il prend des moyens en termes d’accompagnement pour faciliter cette transition.

L’approche du repreneur

Les motivations d’un repreneur d’entreprise sont très différentes d’une personne à une autre et intègrent son passé, son âge, sa vision du travail et du salariat en particulier, etc.

Une motivation par défaut serait préjudiciable à l’ensemble du projet.

Il n’est pas seul dans l’aventure de la reprise : il faut compter avec son entourage, les fournisseurs (qui dépendent peut-être en partie de la vie de leur client !), et bien évidemment en premier lieu les salariés.

La motivation et le degré d’engagement (autre que financier) ont des répercussions sur tous ces micro-univers.

Le repreneur ne peut aborder un projet d’acquisition en imaginant qu’il s’agit uniquement d’un investissement financier comme un autre, à la seule différence que cet investissement lui donne aussi du travail et de la rémunération.

Reprendre une entreprise ne s’apparente pas à acheter un bien immobilier et profiter de la rentabilité pour rembourser l’emprunt, dans l’idée ensuite de le revendre et de dégager une plus-value espérée conséquente.

De la même manière, un entrepreneur peut être tenté par la reprise pour disposer d’une rémunération immédiatement, tout en créant une entreprise et attendre ainsi « tranquillement » la date de départ à la retraite !

Une telle attitude présentent selon nous deux inconvénients majeurs :

  • Tout d’abord, elle ne traduit pas un investissement entier dans le développement de la société acquise. Nous traitons à plusieurs reprises dans ce livre l’importance de la dimension humaine, la considérant comme le facteur clé de la réussite d’une reprise d’entreprise.Dans ce schéma-là, le repreneur ne porte pas une attention particulière et forte sur ce sujet et son absence de motivation sera identifiée très rapidement par les salariés. Un des éléments moteurs de la motivation a d’ores et déjà disparu !
  • Par ailleurs, elle n’est pas celle d’un dirigeant qui déroule un projet responsable et honnête, toujours vis-à-vis des salariés.Au moindre faux pas du dirigeant, ou à la moindre indication de son objectif personnel, il sera dans l’incapacité de mobiliser son équipe et l’environnement humain de l’entreprise deviendra très compliqué à gérer.

Identifier la dynamique du repreneur

Ainsi, la dynamique dans laquelle se situe le repreneur potentiel doit être identifiée avec recul et honnêteté.

Dans certaines situations, l’entrepreneur peut avoir intérêt à différer son projet de reprise pour se laisser le temps de définir un objectif où la motivation personnelle soit bien présente.

Elle constituera un ressort sur lequel s’appuyer pendant les temps plus délicats et difficiles de la vie de dirigeant d’entreprise

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