Un peu de gestion financière…
Le fonds de roulement est une notion de gestion financière qui se définit comme l’excédent de ressources sur les emplois de trésorerie à long terme. Lorsqu’une société se constitue, les associés déposent le capital et éventuellement procèdent à des avances en compte courant pour une longue durée.
Dans le même temps, la société doit investir pour acquérir les éléments durables nécessaires au lancement de l’activité (matériel informatique, droit de franchise, droit de bail, aménagement des locaux, etc.).
Si les ressources (capital, comptes courants à long terme) sont supérieures aux emplois (investissements), la société dégage un fonds de roulement qui va lui permettre de financer… son besoin en fonds de roulement.
Celui-ci correspond à la traduction financière du fait qu’au démarrage d’une entreprise, il faut payer (fournisseurs, stocks, accès Internet, etc.) avant que les premiers clients n’alimentent la trésorerie. Il est donc nécessaire de financer la croissance de l’entreprise, et notamment le décalage de trésorerie lié à son activité.
Par exemple, dans une société qui vend des produits sur Internet, le client paie avant de recevoir la marchandise, et dans un certain nombre de situations la société achète le bien quand elle l’a déjà revendu, voire quand elle a déjà été payée par son client.
Ainsi, elle n’avance aucune trésorerie, et son besoin en fonds de roulement est nul, voire négatif. Elle n’a donc pas besoin de financement à court terme.
Au moment de la création de l’entreprise
Une activité en développement génère très souvent des besoins en fonds de roulement, et il est important d’en estimer le montant et la durée. Pendant combien de temps la structure supportera- t-elle un décalage entre les encaissements des clients et ceux des fournisseurs, et quel sera le montant maximum à financer ?
Pour valoriser le fonds de roulement et ne pas oublier de le prendre en compte dans les données financières au moment de la création, il existe une technique très simple : cadencer toutes les recettes et toutes les dépenses – sans oublier les incidences de TVA – dans un tableau établi mois par mois. L’avant-dernière ligne est celle de la trésorerie dégagée dans le mois, et la dernière celle de la trésorerie cumulée. Si, à un moment donné, la trésorerie cumulée s’avère négative, il faut songer à financer le besoin en fonds de roulement.
Financer ce qui est finançable
La tentation est souvent d’autofinancer un maximum de choses et de ne faire appel au réseau bancaire que plus tard, en dernier recours. Ce serait une démarche recevable si le banquier était mobilisable très rapidement et surtout… à coup sûr. En effet, si un créateur se démunit d’une partie importante de son épargne personnelle pour financer le développement de son entreprise, à la première difficulté imprévue (décalage dans l’encaissement de créances, surcoût inattendu, etc.), la seule possibilité sera de recourir à la banque, et celle-ci risque fort de ne pas répondre favorablement dans une telle situation.
Aussi, si la nature des dépenses le permet, il est préférable de faire financer tout ce qui est finançable, même par voie de crédit- bail (informatique, aménagements, véhicule utilitaire, etc.), et de conserver de l’épargne de côté pour être en capacité de jouer les « pompiers » en cas de problème momentané de trésorerie.
En résumé
Fonds de roulement : décalage de trésorerie entre les paiements aux fournisseurs et les encaissements des clients.
Prévoir d’évaluer ce décalage (montant moyen et durée) dans une estimation de la trésorerie prévisionnelle.
Faire financer par des tiers (banque, crédit-bail) tout ce qui est finançable et conserver de la trésorerie personnelle pour les besoins imprévus de l’entreprise.
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