Toute cession d’entreprise suppose (par principe) que le cédant s’efface au profit du repreneur ou d’un petit groupe de repreneurs.
Même s’il s’agit d’un processus qui peut sembler long pour l’équipe de reprise, finalement, le temps de contact, de négociation et d’entrée dans les « murs » est assez resserré. Il suffit de quelques mois pour que deux personnes qui ne se connaissaient probablement pas se passent le relais !
Beaucoup d’entreprises à reprendre aujourd’hui ou qui le seront dans un avenir proche ont été constituées par les propriétaires actuels. Il s’agit donc pour eux de se défaire de leur « bébé », de la structure qu’ils ont vu grandir. Peut-être quelle embauche aujourd’hui des personnes qui étaient déjà présentes aux premiers jours de l’entreprise.
C’est donc un univers particulier de relations qui existe autour de cette structure, en voie d’être reprise (Cf. le paragraphe 8 du chapitre 1 sur les relations entre les participants à l’opération de reprise).
Que le cédant disparaisse de manière rapide et définitive est source de risques quant au maintien du chiffre d’affaires, à la cohésion de l’équipe. Une période d’accompagnement du cédant est donc nécessaire.
Pérennité du projet
L’arrivée d’un nouveau propriétaire de la société, qui la plupart du temps, est le nouveau dirigeant, est source de changements significatifs dans les relations avec l’équipe en place, les fournisseurs et les clients.
Il est indispensable que la passation des dossiers clients se fasse en douceur, c’est un gage de réussite de la transmission. A titre accessoire, cela permet également au cédant de s’assurer que les conditions commerciales avec les clients restent les mêmes et assure la pérennité du chiffre d’affaires, donc minimise la mise en jeu éventuelle de sa garantie d’actif.
En terme de management, les collaborateurs de la société voient que finalement les choses ne changent pas du tout au tout, puisqu’il subsiste un lien avec les clients et partenaires historiques et que précisément, le cédant s’emploie à ce que cette relation perdure.
Avis du financeur
Le maintien dans les murs du cédant, pour assurer la correcte transition est indispensable dès l’instant où ce dernier a bâti des relations particulières, souvent longues avec des clients ou des fournisseurs, partenaires, etc.
Un autre regard est posé sur cette période d’accompagnement par le financeur. Lui-aussi est directement intéressé par toute mesure de nature à assurer la réussite de la reprise d’entreprise. Le rôle de facilitateur joué par le cédant est à mentionner dans un business plan à deux titres :
- Sur un aspect financier : le coût de cet accompagnement doit être prévu et intégré dans les frais de démarrage,
- Sur un plan organisationnel : expliquer la durée de présence, le rôle défini à chacun, etc.
Il est même utile de rencontrer le banquier de l’entreprise, introduit par le cédant lui-même qui démontrera son implication positive dans le processus de transmission.
Un autre intérêt, pour le repreneur cette fois, à rencontrer le banquier du cédant, serait de prendre connaissance de l’avis de celui qui tient les comptes bancaires. Un refus de financer ou des conditions drastiques demandées pour la mise en place d’un financement partiel sont autant d’enseignements sur la qualité du dossier et les éventuelles difficultés qui ont pu être rencontrées dans le passé.
Organisation de la période d’accompagnement
Si ce temps de transmission et de passage de témoin entre le cédant et le repreneur doit exister et être visible, il convient tout de même de prêter attention aux risques suivants :
Management
Les rôles de chacun doivent être clairement définis et expliqués à l’ensemble des partenaires de la société reprise. Les premiers à devoir être informés sont bien évidemment les salariés et vers eux la communication doit être très précise.
La direction de la société est assumée par le repreneur et le cédant est là pour assurer une transmission paisible. Il faut éviter que dans cette période, forcément délicate pour les salariés, ils ne sachent pas qui décide quoi et continuent à poser de questions et à informer en priorité leur « patron de toujours ».
Le cédant devient extérieur à l’organigramme de la société.
Plus l’organisation sera claire et précise dès l’annonce de la cession, plus la suite, c’est-à-dire le départ effectif et définitif du cédant sera simple à gérer.
Durée de la période d’accompagnement
La période d’accompagnement doit être définie avec un terme. Ce terme doit être connu de tous, d’une part et la durée relativement limitée d’autre part (quelques mois tout au plus).
Une passation trop longue risque de rendre confus les rôles de chacun et ainsi déstabiliser la structure managériale.
« Finalement, notre ancien patron n’est pas vraiment parti ! ». Le repreneur doit conduire le changement et cette dynamique, essentielle pour pérenniser l’acquisition, ne peut se concevoir paisiblement si le cédant est encore présent.
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