Créer une société ou une entreprise individuelle : visibilité commerciale ?

Publié le 18 janvier 2021Thème : Administratif et fiscal, Type: questions réponses

En France, il est d’usage d’accorder plus de confiance à des structures commerciales importantes qu’aux petites. Ce raisonnement est vrai dans les relations client-fournisseur, dans le recrutement des salariés et en matière de recherche de financement.

Le créateur d’entreprise doit tenir compte de ce paramètre avant de décider de manière définitive quel statut juridique adopter.

Si l’on voulait classer dans un ordre décroissant le niveau de confiance a priori – c’est-à-dire sans connaître les comptes, l’ancienneté de la société, la personnalité et le parcours des dirigeants – accordé aux structures juridiques, cela reviendrait à ceci :

• la SAS (voire la SASU) ;

• la SARL à plus d’un associé ;

• la SARL à associé unique ;

• l’entrepreneur individuel (y compris l’EIRL) ;

• le micro-entrepreneur.

Faire davantage confiance à une SARL qu’à un entrepreneur individuel est, dans un grand nombre de cas, pure fantaisie et souvent déconnecté de la réalité économique.

À titre d’exemple, un entrepreneur qui souhaite vendre ses services à un groupe de sociétés ou à un client de taille importante qui dispose d’un service « achat » faisant le choix de ses fournisseurs aura plus de difficultés à se faire référencer avec une SARL qu’avec une SAS.

Répondre à un appel d’offres avec un statut d’entrepreneur individuel sera moins bien perçu qu’avec une société commerciale de type SARL ou SAS.

La classification présentée plus haut est celle adoptée par un grand nombre de partenaires de PME et repose tout de même sur quelques données juridiques ou commerciales (parfois obsolètes) :

• Avant 2009, une SAS devait obligatoirement faire appel à un commissaire aux comptes pour certifier ses comptes. Sa présence pouvait constituer un gage de « bonne conduite » fiscale, juridique et même, en partie, commerciale. Aujourd’hui, le commissaire aux comptes n’est obligatoire que dans certaines SAS.

• De plus, avant que la loi ne porte le capital minimal à 1 € pour fonder toute société commerciale, il fallait mettre sur la table 37 000 € pour constituer une SAS. Un capital importantrenseignait sur la capacité des créateurs et donnait donc une bonne image de l’investissement – dans tous les sens du terme – des dirigeants.

• Une société commerciale a l’obligation de tenir une comptabilité, de déposer ses comptes annuellement au greffe du tribunal de commerce et, selon sa taille, peut éventuellement être dans l’obligation de nommer un commissaire aux comptes.

• L’image d’une société est celle de la pérennité : l’entrepreneur a pris le temps et supporté les coûts de rédaction des statuts, il a déposé un capital social ; ce n’est probablement pas pour arrêter son activité demain.

Un entrepreneur individuel a mis en place moins de procédures juridiques, il semble donc s’être moins engagé sur l’avenir. Aux yeux du monde économique, un micro-entrepreneur exerce son activité de manière temporaire et probablement de manière accessoire.

Ces arguments ne tiennent pas compte de la vitalité de l’activité économique générée, de son développement possible, de son intérêt pour ses clients, etc. Toutefois, il est fortement conseillé d’avoir à l’esprit de tels arguments pour choisir le bon statut de la société commerciale qui devra négocier avec des clients, passer contrat avec des fournisseurs ou trouver un financement.

Et la SA alors ?

Il est souvent évoqué la constitution d’une SARL (société à responsabilité limitée) ou d’une SAS (société par actions simplifiées), beaucoup plus rarement d’une SA (société anonyme).

La SA fait actuellement figure de société potentiellement importante : il lui faut un capital minimum de 37 000 €, elle est auditée par un commissaire aux comptes, dirigée par un conseil d’administration ou un directoire, etc. Toutefois, elle souffre d’une image un peu vieillotte dans le monde de la création d’entreprise, surtout en comparaison avec la souplesse de la SAS.

En résumé

Le monde économique a davantage tendance à privilégier des sociétés commerciales que des entrepreneurs individuels.

Privilégier une société commerciale si les partenaires (fournisseurs, clients, banques, etc.) veulent avoir un regard sur la prétendue stabilité de la société.

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