Le business plan, un document indispensable
Quand on évoque le business plan, on fait référence le plus souvent à un compte de résultat, partant du chiffre d’affaires pour obtenir une vision du résultat net. Cette approche est à l’évidence indispensable et permet de prendre rapidement conscience de la viabilité du projet au regard de la rémunération souhaitée par l’entrepreneur. Il peut également servir d’indicateur pour finaliser son choix juridique et fiscal.
Quelques règles sont à respecter quant à l’élaboration d’un tel document
- Ne pas oublier de raisonner sans la TVA pour le compte de résultat.
- Chiffre d’affaires prévisionnel : Dans la plupart des statuts juridiques, retenir les facturations réalisées au cours de l’exercice (ne pas se limiter aux seuls paiements des clients). Tenir compte également du chiffre d’affaires qui sera réalisé, même si la facturation intervient plus tard.
- Charges d’exploitation : Pour les activités de vente de biens, se procurer les taux de marges brutes de la profession (marge brute = chiffre d’affaires – coût d’achat des marchandises vendues ; taux de marge brute = marge brute / chiffre d’affaires).
- Évaluer les achats liés aux ventes et tenir compte éventuellement d’un achat de stock.
- Rémunération du gérant : Intégrer une rémunération, même si le Pôle Emploi accompagne par le versement de l’indemnité de retour à l’emploi. Un des objectifs des documents prévisionnels consiste à apprécier la viabilité du projet, et même si la rentabilité peut prendre du temps à se développer, il est nécessaire de s’assurer que l’activité pourra supporter une petite rémunération – même si, dans la pratique, elle n’est pas perçue. Ce point est essentiel dans le cas du dépôt d’un dossier pour un accompagnement bancaire.
- Prendre en compte les charges sociales minimales en fonction du statut du créateur. Pour mémoire, dans le cas d’une SAS, pas de rémunération = pas de charges sociales.
- Intégrer tous les postes de charges, même ceux qui paraissent insignifiants au premier abord. Il s’agit de penser à un maximum de dépenses et, si ce document est utilisé pour l’obtention de prêts, de montrer que le créateur a adopté une attitude prudente et rationnelle.
- Intégrer notamment les frais liés au siège social s’il est au domicile du gérant, même s’il n’est pas prévu de se faire rembourser tout de suite.
- Ne pas oublier les frais engagés avant l’immatriculation et payés sur des comptes bancaires personnels.
Mais ce type de tableau n’est pas suffisant…
Apprécier la rentabilité est une chose indispensable, mais qui ne traduit pas l’intégralité de la situation économique prévisionnelle de l’entreprise. À titre d’exemple, pour une société de distribution, l’acquisition de produits en stock n’impacte pas le compte de résultat. En effet, ce dernier n’est pas amputé du coût des marchandises achetées – éventuellement payées – et non encore vendues.
De même, les investissements de plus de 500 € HT seront intégrés dans les résultats par Mais ce type de tableau n’est pas suffisant…l’intermédiaire des amortissements : montant de la dépense réparti sur plusieurs années. En revanche, dès le jour de l’acquisition, le montant total majoré de la TVA est à payer…
Précisément, la TVA n’a pas d’incidence sur le bénéfice ou la perte envisagé, mais sur le niveau de trésorerie de l’entreprise. C’est pourquoi il est impératif de ne pas se limiter au seul compte de résultat prévisionnel. Il est indispensable d’en traduire les données dans un tableau de suivi de trésorerie, idéalement mensuel pour la première année. Une structure bénéficiaire peut être en état de cessation de paiement du fait d’un décalage trop important des règlements clients, par exemple. Ainsi, chaque ligne du compte de résultat prévisionnel doit être traitée dans un tableau à 12 colonnes et répartie par mois, en tenant éventuellement compte de la TVA.
Le montant de l’investissement en capital – éventuellement complété par des apports en compte courant d’associé – est déterminé par ce suivi de la trésorerie des premières années : le solde de trésorerie mensuelle cumulée ne doit pas être négatif, à défaut d’avoir réussi à négocier des découverts bancaires à des conditions normales…
Le suivi de trésorerie doit être régulier et actualisé : son intérêt ne disparaît pas une fois la société immatriculée. Le suivi prévisionnel des comptes est un outil de gestion efficace et indispensable, particulièrement dans les petites entreprises et les PME.
Il est recommandé de suivre les données prévisionnelles trimestriellement ou au moins deux fois par an, afin d’affiner ses procédures d’estimation d’une part, et d’autre part de se « forcer » à comprendre les éventuels écarts et donc la formation du résultat de son activité.
Il n’est pas immédiatement nécessaire d’acquérir un logiciel d’élaboration de business plan : un tableur bien organisé est souvent beaucoup plus simple à manier et surtout à adapter à la structure de chaque créateur d’entreprise.
Le suivi prévisionnel actualisé est un outil de pilotage de l’entreprise et de prise de décision de gestion : Il est indispensable de pérenniser la démarche d’approche prévisionnelle tout au long de la vie de l’entreprise.