Le moral des chefs d’entreprises

Publié le 8 juin 2020Thème : Reprise d'entreprise, Type: questions réponses

La crise sanitaire du COVID a frappé de plein fouet l’activité économique des entreprises.

Et pourtant, les chefs d’entreprise de TPE/PME seraient plutôt optimistes d’après un récent sondage réalisé fin avril auprès de plus de 600 patrons par BPI-France, Le Lab et Rexecode. Ils pensent qu’ils pourront reprendre une activité normale.

La crise économique, conséquence de la crise sanitaire

La crise sanitaire que nous rencontrons a frappé de plein fouet les entreprises en entrainant une crise économique importante.

Cette enquête laisse apparaitre que les différentes aides mises en place par l’Etat (chômage partiel, prêts garantis par l’État, report voire annulation de charges) ont influé sur le moral  des chefs d’entreprises qui se disent confiants.

Arrêt d’activité ou retour à la « normale »

Les avis semblent partagés, avec une pointe d’optimisme tout de mêmes :

  • 4  dirigeants sur 10 prévoient un retour rapide à la normale
  • 4 sur 10 prévoient une baisse de 30% de leur chiffre d’affaires.
  • 6 sur 10 pensent qu’il faudra du temps pour retrouver un peu d’activité
  • 4 sur 10 pensent qu’il y aura rapidement un retour à la normale.

Il faut noter qu’il s’agit là de tous dirigeants confondus, à la fois de grands groupes, d’ETI et de PME voire de TPE.

Or, les petites structures sont les vecteurs les plus agiles et les plus faciles à gérer en temps de crise.

Une petite entreprise peut perdre 100% de son chiffre d’affaires pendant une période telle que le confinement mais, elle sera plus habile et en capacité à changer son activité, à opérer un « pivot » (pour reprendre une terminologie qui concernait jusque là une approche commerciale dans les start-up).

En effet, la légèreté de la structure, qui peut être un frein à certains types de développement, permet une adaptabilité plus forte, du fait souvent de l’absence de frais fixes importants.

Des inquiétudes sur le quotidien

Le foisonnement d’informations, de données et d’avis d’experts ou de « voulant être experts » a mis en place un climat anxiogène tel qu’un grand nombre de personnes sont inquiets sur cette nouvelle période de déconfinement.

Une fois le rationnel rétabli (en regardant les risques de contamination si des mesures protectrices sont mises en œuvre), il faut précisément gérer le quotidien.

Pour des entrepreneurs et des employeurs, deux sujets peuvent voir le jour :

  1. être mis en cause par un salarié, qui étant diagnostiqué positif au Covid-19, se retourne vers son employeur pour mise en danger de la vie de ses salariés.
  2. organiser le travail, les déplacements professionnels et donc les relations entre collègues en respectant les mesures permettant de limiter grandement les risques.

Ces deux inquiétudes se conjuguent souvent et risques de limiter les actions des entrepreneurs vis-à-vis de leurs salariés.

Or, la situation de télétravail ou de chômage partiel, ne peut devenir une norme absolue, définitive, et continue dans le temps.

Le niveau de stress de l’entrepreneur est amené à franchir un cap, au moins dans un premier temps, jusqu’au moment où l’expérience permettra de réduire la zone de risques.

Retour à la vie d’avant ou à une autre vie ?

Il va falloir à un moment donné retrouver le chemin des relations professionnelles classiques, tout en capitalisant sur ce que cette période avait de bon !

Certaines entreprises ont dû prendre un virage très serré et à grande vitesse vers la digitalisation de leur activité, de leurs relations internes, de leurs contacts avec les clients et les prospects.

De nouveaux modes opératoires ont été utilisé, par la force des choses, pendant la période de confinement mais aussi post-confinement.

Il y a lieu de capitaliser dessus, de considérer que cette contrainte puisse se lire comme une opportunité voire une chance !

Dans un grand nombre de PME ou de TPE, cette période n’aura pas été l’occasion uniquement de gouter le mauvais côté du métier d’entrepreneur.

Il aura, en revanche, permis de redéfinir quelques fondamentaux de la gestion d’une entreprise.

Citons-en deux :

  • On laisse toujours de l’argent dans son entreprise, en période de vie « normale » de la société, afin précisément de faire face à des périodes plus complexes.
    De plus, cela peut aider quand il s’agit de montrer ses comptes pour le prêt garanti par l’Etat !
  • Réduire au maximum les impôts dans sa société a été considéré par un certain nombre d’entrepreneur comme une belle erreur prise sous le coût d’une réflexion à court terme.
    Essayer de ne pas payer d’impôts dans sa société, y introduire des dépenses un peu « border line » avec l’objet de la société, dans l’idée de réduire le bénéfice… donne une image de son entreprise plutôt mauvaise quand il s’agit d’essayer de la sauver.
Toujours entrepreneurs après la crise ?

Toujours entrepreneurs après la crise ?

Certes la question à lieu d’être posée ! Faut-il rester entrepreneur, voire le devenir et créer son entreprise, alors que le Covid 19 a mis à l’arrêt un grand nombre de pays ?

Au-delà du climat anxiogène que cette période véhicule, si le projet est viable (en raisonnant sur une économie en fonctionnement courant), si la clientèle était présente avant la pandémie et que le secteur de son entreprise ne fait pas partie des activités dont la reprise risque d’être lente (aéronautique par exemple), le projet porté par l’entrepreneur n’aurait pas lieu d’être reporté.

Tout au plus, s’agira-t-il de l’amender pour tenir compte, voire se servir, des nouvelles contraintes relationnelles, pour orienter un développement plus spécifique.

Donc, oui, toujours entrepreneur après la crise !

Investissements

  • 22% des chefs d’entreprise pensent renoncer aux investissements prévus
  • 1/3 vont les maintenir
  • 46% envisage de les repousser

Recrutements

  • 36% souhaitent maintenir les projets de recrutement
  • 41% vont les différer
  • 23% pensent y renoncer

La politique d’accompagnement et de soutien par les mesures mises en place par l’État ont permis à la plupart des chefs d’entreprise de se sentir soutenu durant cette crise sanitaire hors du commun.

Leur moral est au beau fixe ce qui annonce une volonté d’avancer et une combativité positive.

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